La Bourse de Paris est ancrée dans le rouge et le Cac 40 chute encore de 2,5% ce mercredi, dans la crainte d’un reconfinement en France. En trois jours, l’indice phare perd 6% pour revenir sur le seuil des 4.600 points. Les volumes d’échanges sont plus élevés, de l’ordre de 1,5 milliard d’euros. New York est également attendue en baisse, de plus de 1% pour le Dow Jones.
En France, les oreilles sont bien entendu tendues vers l’allocution d’Emmanuel Macron programmée pour 20 heures. Sur fond de poussée inédite de cas de coronavirus sur le territoire, et plus généralement en Europe, le président devrait annoncer une série de nouvelles restrictions. Les scénarios envisagés vont de l’avancée de l’heure du couvre-feu à un confinement durant le week-end sauf déplacements essentiels, un reconfinement général d’un mois étant plus largement évoqué ce matin. Mais c’est plutôt l’hypothèse d’un confinement « à l’irlandaise » qui serait au centre des discussions : le scénario du reconfinement national envisagé serait plus souple que celui de mars, les écoles et les commerces restant ouverts.
Nouveau plongeon des valeurs sensibles
Dans ce contexte, les dégagements se poursuivent lourdement sur les valeurs les plus sensibles à la crise sanitaire. Le distributeur de produits multimédia et d’électroménager Fnac Darty perd encore 9%, l’enseigne d’habillement SMCP 8%, les restaurateurs d’entreprise Elior Group et Sodexo 6% et 4%, les foncières commerciales Klépierre et Unibail-Rodamco-Westfield 5%. Les valeurs de l’audiovisuel et de la publicité sont également affectées des conséquences d’un reconfinement sur la consommation et les dépenses des annonceurs. M6, qui a par ailleurs présenté ses chiffres trimestriels, perd 3%.
A l’inverse, Teleperformance, dont les activités profitent du développement du télétravail et des confinements, fait partie des rares hausses du jour, tout comme le spécialiste des diagnostics, notamment du coronavirus, BioMérieux. Le premier a par ailleurs annoncé l’acquisition Health Advocate aux Etats-Unis, pour 690 millions de dollars.
Dans l’ensemble, les publications à fin septembre sont reléguées au second plan, qu’il s’agisse de Carrefour, qui a pourtant annoncé une hausse de plus de 8% de son chiffre d’affaires au troisième trimestre, sa meilleure performance en vingt ans, ou de Peugeot, dont les revenus de la branche automobile ont renoué avec la croissance. On notera quand même la chute de plus de 10% de Sopra Steria, qui a prévenu que l’impact de la cyberattaque détectée la semaine dernière sur ses objectifs annuels restait à évaluer, ses revenus s’étant repliés de 5,9% en données organiques au troisième trimestre.
« Un risque plus important en fin d’année »
Depuis le début de l’épidémie, le Covid-19 a infecté plus d’un million de personnes dans l’Hexagone et fait plus de 35.000 morts. Selon les derniers chiffres de l’agence Santé Publique France, le pays a enregistré 523 nouveaux décès au cours des dernières 24 heures, soit 266 de plus que la veille, et 33.417 nouvelles contaminations.
Pour Véronique Riches-Flores, économiste et fondatrice de RF Research, « les mêmes mesures coercitives représentent un risque économique plus important en fin d’année qu’au printemps, notamment pour les secteurs déjà les plus fragilisés par la première vague d’épidémie, tout particulièrement le commerce et le transport ainsi que, bien que dans une moindre mesure à cette période de l’année, l’hôtellerie et la restauration. »
