JD.com faisait aujourd’hui ses premiers pas à la Bourse de Hong Kong, devenue en quelque sorte sa résidence secondaire puisque ce géant du e-commerce chinois, rival d’Alibaba, est déjà coté à Wall Street depuis 2014. Mais JD.com ne se sent plus le bienvenu à la Bourse de New York. Comme d’autres entreprises chinoises, il craint que l’administration américaine ne lui complique la vie. A la fin mai, le Sénat a adopté un projet de loi qui, s’il venait à être validé par la Chambre des représentants, permettrait aux Etats-Unis de contraindre les entreprises chinoises à se retirer de la Bourse de New York.
JD.com a reçu un bon accueil de la Bourse de Hong Kong, où les nouvelles actions ont terminé en hausse de 3,5%, à 234 dollars hongkongais. Au plus haut de la séance, elles ont gagné jusqu’à presque 6%, à 239 dollars HK, à comparer à un prix d’introduction de 226 (10 dollars HK en dessous de la fourchette haute).


Les actions JD.com ont atteint, hier, la veille de leur entrée à la Bourse de Hong Kong, un nouveau record à Wall Street. En données mensuelles, elles sont en hausse pour le neuvième fois d’affilée.
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Le géant du e-commerce, qui ne vend pour le moment qu’en Chine, a levé 3,9 milliards de dollars américains (plus de 30 milliards de dollars HK), de l’argent qui servira notamment à améliorer la chaîne logistique. Hier, ses actions cotées à New York ont atteint des nouveaux records historiques, portant leur valorisation à près de 100 milliards de dollars. C’est également hier que le nouveau venu du e-commerce chinois, Pinduoduo, également coté à Wall Street, a vu sa capitalisation franchir pour la première fois ce seuil des 100 milliards. Alibaba, qui détient plus de 50% du marché chinois, vaut six fois plus. JD.com reste le numéro 2 en dépit de la croissance stratosphérique de Pinduoduo qui, à coups de promotions agressives, a séduit les Chinois issus des petites villes et des villages, des zones délaissées par ses concurrents.
Des légumes, de la litière et des sacs de luxe
A la différence d’Alibaba, qui est davantage une place de marché, JD.com a un modèle à la Amazon. Cette ancienne petite entreprise de vente de pièces détachées d’ordinateurs, née à la fin des années 90, a ses propres stocks de produits répartis dans plus de 700 entrepôts. Une vraie caverne, on y trouve de tout. JD.com vend aussi bien des livres, des smartphones, des jouets, des fruits et légumes, de la litière pour chats que des parfums ou de la maroquinerie de luxe.
Le chiffre d’affaires de JD.com affichait une croissance d’un peu plus de 20% au premier trimestre, boosté par les mesures strictes de confinement adoptées par Pékin. Une revanche incroyable pour cette entreprise qui, quelque part, est une rescapée du coronavirus. Pas du Covid-19 mais du SRAS. En 2002, ce premier coronavirus frappait la Chine, ce qui a incité JD.com à en finir avec le commerce en points de vente physiques. Le fondateur et patron Liu Qiangdong, connu sous le nom de Richard Liu, a décidé en 2003 de fermer ses douze magasins d’électronique à Pékin et de passer au tout en ligne.