Le chiffre, aussi désastreux soit-il, était largement anticipé. C’est donc sans crainte que la Bourse a pris acte, à 14h30, des 20,5 millions de postes détruits aux Etats-Unis dans le secteur non agricole pour le mois d’avril. Au contraire, le Cac 40, qui gagnait 0,7% quelques minutes avant l’annonce, a même immédiatement fait une poussée à +1,2%. Le chiffre est mauvais, mais pas plus que prévu, le consensus des analystes tablait en effet sur plus de 21 millions d’emplois détruits.
Le taux de chômage, attendu à 16%, contre 4,4% à fin mars, est même un peu moins élevé qu’anticipé, à 14,7% de la population active. Le nombre de chômeurs passe ainsi à 23,1 millions, soit un bond de 15,9 millions en l’espace d’un mois. Des données choc liées, bien entendu, à la crise sanitaire du Covid-19 qui a donné lieu à de vastes mesures de confinement dans le pays, à des fermetures sans précédent de sites de production et boutiques, et qui a considérablement ralenti l’activité dans les services.
Etats-Unis
Un nouveau graphique pour l’Histoire…
Taux de chômage –> pic.twitter.com/H5pZaIlc7P
— Alexandre Baradez (@ABaradez) May 8, 2020
Attention par ailleurs, car si l’on inclut les Américains qui ne cherchent pas de travail et ceux qui occupent des emplois à temps partiel pour des raisons économiques, le taux de chômage grimpe à 22,8%… Le taux d’activité dans le pays peut ainsi être estimé à 60,7%, un plus bas niveau depuis 1973. Comme attendu, c’est le secteur du tourisme-loisirs qui paie le plus lourd tribut, avec 7,7 millions d’emplois détruits, dont 5,5 millions dans la restauration. C’est -2,5 millions dans les services liés à l’éduction et à la sante, 2,1 millions dans le commerce de détail.
« Dans l’ensemble, ce rapport met à nu toute l’étendue de la tragédie humaine résultant de la pandémie, commentent les experts du cabinet Capital Economics. Même si nous espérons que beaucoup [d’Américains] reprendront le travail au cours des prochains mois, il y aura de graves séquelles sur le marché du travail pour les années à venir. » Ils estiment néanmoins que le taux de chômage sera de nouveau inférieur à 10% avant la fin de l’année.
A Paris, le Cac 40 continue donc d’évoluer dans le vert, en hausse de 1,04%, à 4.550,45 points, dans de ridicules volumes d’échanges de moins de 700 millions d’euros. A New York, le contrat future, qui progressait de l’ordre de 200 points quelques minutes avant l’annonce, reste sur cette tendance. +70 points pour le contrat future Nasdaq, alors que l’indice phare des valeurs technologiques a effacé ses pertes de l’année hier en clôture, après avoir perdu 25% au plus bas de 2020.
Les discussions commerciales ont repris
Les opérateurs préfèrent se satisfaire de l’évolution jugée positive des discussions entre Washington et Pékin sur le front commercial. Hier, le vice-Premier ministre chinois Liu He, le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin et le représentant au Commerce Robert Lighthizer se sont entretenus via une conférence téléphonique. Les deux parties ont discuté du processus en cours de mise en œuvre de l’accord commercial de phase 1 et ont convenu que des progrès satisfaisants ont été accomplis dans la création d’un cadre nécessaire à la réussite de cet accord.
Malgré la pandémie de coronavirus, Washington et Pékin ont également convenu que les deux pays vont s’acquitter de leurs obligations selon le calendrier prévu. Mercredi, le président américain avait déclaré qu’il saurait sous peu, dans les deux semaines à venir, si la Chine respectait ou non les engagements pris dans le cadre de l’accord commercial de phase 1 signé au mois de janvier. En cause notamment, le respect des quotas de produits agricoles et manufacturiers que la Chine doit acheter.
L’export chute en Allemagne
En Allemagne, sans grande surprise, les exportations ont chuté en mars, de 11,8% en données ajustées des variations saisonnières, les importations reculant pour leur part de 5,1%. L’excédent commercial tombe à 12,8 milliards d’euros contre 21,4 milliards en février.
Jour férié oblige à Paris, aucune publication d’entreprise ne figure au programme en France. Peu de variations significatives, donc, du côté des valeurs.