Des écosystèmes connectés
La poursuite de ces deux objectifs suppose plusieurs conditions numériques. L’une d’elles est la capacité des systèmes informatiques à dialoguer entre eux et à traiter de grandes quantités de données, souvent hétérogènes, pour les transformer en informations pertinentes à chaque étape de la chaîne. De nombreuses solutions et plateformes collaboratives assurent relever ce défi : Shippeo, Wakeo et Buyco dans la traçabilité des flux, DDS Logistics et Transporeon avec leurs portails logistiques ou encore Soget avec ses Cargo Community Systems (CCS). La visibilité apportée par ces outils s’étend parfois à la prédictivité, via l’estimation des temps d’arrivée des envois (ETA), par exemple. Dans tous les cas, ces solutions ouvrent le champ à des processus plus automatisés.
Apport de l’intelligence artificielle
Le calcul des ETA s’appuie sur des traitements algorithmiques relevant de l’intelligence artificielle. Et si les analyses et simulations permises par cette technologie n’ont pas permis de prévoir la crise sanitaire, elles en ont peut-être atténué les effets. Tel est l’avis d’Olivier Carnet, directeur Supply Chain et Manufacturing Asie du sud-est-Australie d’Unilever, qui prend en exemple un désinfectant phare produit par son groupe, dont la demande a explosé pendant le confinement : “avec une planification traditionnelle, il aurait fallu plusieurs mois pour adapter notre chaîne d’approvisionnement alors qu’avec l’aide de l’intelligence artificielle, nous avons pu analyser plusieurs scénarios dans un délai très court et définir notre stratégie pour répondre à la demande”. La synchronisation et la planification des opérations et des flux ont ensuite été associées de façon automatique.
Vigilance humaine
L’automatisation des tâches a souvent été présentée comme un avantage de la numérisation lors des trois événements. Pour autant, leurs intervenants reconnaissent que la première vocation des outils numériques est de faciliter le travail et la prise de décision des équipes. Ils mettent ainsi en garde d’une part, contre la “confiance aveugle” accordée à la technologie et d’autre part, contre les nouveaux risques générés par ces pratiques, notamment en ce qui concerne la cybersécurité.