Un vent d’optimisme a soufflé sur les places financières. La Bourse de Paris a débuté la semaine avec entrain, franchissant à la clôture le cap symbolique des 5.000 points. Son indice phare Cac 40 s’est adjugé 1,73%, à 5.056,23 points très exactement, dans un volume de transactions estival de 2,73 milliards d’euros. Déjà bien orienté en matinée, le marché a encore accéléré dans l’après-midi grâce à Wall Street, où le Dow Jones prend 1,72% et le Nasdaq Composite 1,84%.
En prélude à la saison des résultats trimestriels des entreprises, PepsiCo (+2,35%) a dévoilé des comptes supérieurs aux attentes. Si les ventes de boissons gazeuses ont chuté à cause de la fermeture des restaurants et des commerces, celles de snacks et de céréales ont connu une forte croissance, ce qui permet à la multinationale américaine de publier un bénéfice par action de 1,18 dollar au titre du deuxième trimestre et de 1,32 dollar hors éléments exceptionnels, contre 1,25 dollar attendu par le consensus. Lors de sa présentation, le PDG du groupe, Ramon Laguarta, a précisé avoir dépensé quelque 400 millions de dollars pour faire face à la pandémie, en achetant notamment des équipements de protection pour les salariés.
PepsiCo dépasse les attentes
PepsiCo a donc fait mieux que prévu, mais qu’en sera-t-il des autres entreprises ? Les analystes ont sabré leurs prévisions, puisqu’ils tablent en moyenne sur une chute de 44% des bénéfices au deuxième trimestre, ce qui pourrait réviser quelques bonnes surprises. « S’il sera difficile pour la plupart des entreprises de donner des perspectives fiables, les résultats pourraient surprendre agréablement, principalement du fait que les anticipations sont déjà très basses », résume Milan Cutkovic, analyste marché chez AxiCorp. Dès mardi, trois banques américaines seront à l’honneur : JPMorgan, Citigroup et Wells Fargo.
L’autre bonne nouvelle est venue du front sanitaire. Non pas du nombre de nouvelles contaminations au Covid-19, qui ne cesse de grimper, notamment aux Etats-Unis (60.000 nouveaux cas ont été recensés dimanche pour la quatrième journée consécutive), mais des avancées médicales. Le géant américain Pfizer et la biotech allemande BioNTech ont obtenu le statut de procédure accélérée (fast track) pour deux de leurs candidats vaccins contre le Covid-19.
En Chine, le CSI 300 des principales capitalisations des Bourses de Shanghai et Shenzhen a repris 2,1% ce lundi après avoir bouclé vendredi sa meilleure semaine depuis 2015. Les marchés chinois sont désormais gagnants de 18,5% depuis le début de l’année. Bien qu’accompagné de mises en garde, le rally, initialement encouragé par la presse officielle, est relancé par la confiance des économistes à trois jours de la publication du PIB du deuxième trimestre. Le consensus établi par Bloomberg table sur une croissance de 2,2% par rapport à la même période de l’an dernier, après une contraction de 6,8% au premier trimestre.
Sale journée pour Ubisoft
Côté valeurs, ce fut une bien mauvaise journée pour Ubisoft. Le n°3 mondial des jeux vidéo a dévissé de 4,98%, pour tomber à 73,64 euros. Depuis la nuit de samedi à dimanche, le groupe, englué dans une affaire de harcèlement sexuel, a annoncé s’être séparé de trois hauts dirigeants : Serge Hascoët, le numéro 2 du studio, le dirigeant des studios canadiens Yannis Mallat et la directrice des ressources humaines Cécile Cornet. « Ubisoft n’a pas été en mesure de garantir à ses collaborateurs un environnement de travail sûr et inclusif. Ce n’est pas acceptable, a affirmé Yves Guillemot, le patron d’Ubisoft. Tout comportement toxique est en opposition totale avec les valeurs avec lesquelles je n’ai jamais transigé et avec lesquelles je ne transigerai pas. Je suis plus que jamais déterminé à mettre en œuvre des changements profonds afin d’améliorer et renforcer notre culture d’entreprise. » Pour ne rien arranger, la présentation « Ubisoft forward » a déçu les fans. Moins dense, elle n’a pas annoncé grand-chose d’inédit. « Il manquait 2 AAA à l’appel qui seront sans doute dévoilés dans un prochain ‘forward’, mais qui risquent aussi d’être décalés sur l’exercice suivant », déplore l’analyste du cabinet Midcap Partners. De leur côté, Jefferies et Société Générale ont dégradé le titre.
A l’inverse, les valeurs cycliques ont eu le vent en poupe à l’image d’ArcelorMittal. Le titre du sidérurgiste s’est installéen tête du Cac 40 avec un gain de 4,87%. Il a profité de la hausse des contrats sur le minerai de fer en Chine et de la prévision d’un rebond de l’économie chinoise au deuxième trimestre. Parmi les autres grandes cycliques, Airbus s’est adjugé 3,67%, Peugeot 3,60% et Renault 1,72%.
STMicroelectronics s’est apprécié de 1,97% en réaction à l’annonce du rachat de Maxim Integrated Products par Analog Devices pour 20,9 milliards de dollars.
Enfin, Edenred a gagné 2,75% grâce à HSBC. Le broker a relevé son opinion sur le spécialiste des titres de paiement de « conserver » à « achat ».