Sur les neuf premiers mois de 2020, les volumes conteneurisés ont donc diminué de 4,7 % en nombre d’EVP (10,67 millions) et de 2,1 % en tonnage (112,38 Mt). “Compte tenu du nombre de services annulés et de la sévérité de la crise de la Covid-19, on peut considérer que la baisse des volumes de conteneurs est somme toute assez faible”, déduit la direction de l’établissement.
Alors que la pandémie s’éternise, Allard Castelein, le PDG de l’autorité portuaire, n’a pas plus de talent de divination qu’un autre mais il promet de maintenir un niveau d’investissement à même de développer l’emploi. Le programme gouvernemental Starter Motor sur les énergies renouvelables doit permettre de “créer des milliers d’emplois, générer des milliards pour le PIB et diminuer le volume des émissions de carbone rejetées dans l’atmosphère”.
Brexit et transition énergétique
Toujours sur le segment des marchandises diverses, le trafic roulier, qui avait été durement touché au deuxième trimestre à cause de l’effondrement du transport de passagers avec le Royaume-Uni, a fait mieux que redémarrer. La direction portuaire y voit la conséquence d’un déstockage et de l’anticipation de la fin de la période de transition précédant le Brexit.
Cette activité a atteint 17,08 Mt sur les neuf premiers mois, en recul de 7,4 %.
Concernant les autres trafics, les vracs secs accusent un déclin de 18,6 % après trois trimestres, atteignant 45,5 Mt contre 56 Mt un an plus tôt. La conversion du secteur de la production électrique a pesé dans l’augmentation du volume de produits issus de la biomasse mais aussi dans la diminution des importations de charbon. La chute de la production d’acier dans l’hinterland de Rotterdam, en particulier en Allemagne, a contribué à l’amenuisement des livraisons de fer et de charbon. Sur trois trimestres, le tonnage de charbon a perdu 30 % (11,7 Mt) et celui de minerai de fer et ferraille 29 % (16,1 Mt). Quant à la hausse du volume de céréales, elle est justifiée par un surcroît d’importations.
Les liquides moins touchés que les solides
Les mesures de restriction de déplacement des populations pour lutter contre la pandémie ont généré la contraction de 10,4 % du trafic de vracs liquides, dont les flux pour neuf mois s’élèvent à 143 Mt. Les raffineries ont ainsi réduit leurs importations de brut (71,1 Mt, – 8 %). La baisse de la demande, notamment celle du transport aérien, a entraîné une chute des prix et donc des marges de raffinage au cours des trois trimestres. Cette logique a également entraîné une rétention des stocks. Les entrées et sorties de produits raffinés ont ralenti de 19 % (42,7 Mt).
Les importations de GNL se sont elles aussi allégées “du fait des importantes nouvelles réserves découvertes en Europe”, estime l’autorité portuaire néerlandaise. Les échanges de cette catégorie de marchandise ont décliné de 8 %, pour 5,05 Mt manutentionnées, essentiellement à l’import (4,75 Mt, -5 %).
Enfin, on a constaté à Rotterdam une hausse des flux de biocarburants ainsi qu’une faible diminution des chargements de produits chimiques, concourant à la stabilité absolue de la famille des “autres vracs liquides”, à 24,15 Mt.