La Bourse a mis fin à son rally haussier. Après cinq semaines consécutives de progression qui lui ont permis de s’apprécier de 22,1%, le Cac 40 a clôturé cette nouvelle séquence en baisse. Le baromètre des valeurs parisiennes accuse un repli hebdomadaire de 1,81%, dont un recul de 0,76% vendredi, à 5.507,55 points. Les opérateurs ont pris leurs bénéfices alors que les mauvaises nouvelles s’accumulent. La publication d’un indice de confiance du consommateur américain meilleur que prévu en décembre (81,4 contre 76,5 attendu) n’a pas été d’un grand secours.
Ce vendredi, le Premier ministre britannique Boris Johnson a estimé « très très probable » l’échec des discussions avec Bruxelles au sujet d’un accord régissant leurs futures relations commerciales après le Brexit. « Il est très très probable que nous devions choisir une solution qui serait, je pense, formidable pour le Royaume-Uni et nous pourrions faire exactement ce que nous voulons à partir du 1er janvier », a-t-il déclaré lors d’une visite à Blyth, dans le nord de l’Angleterre. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s’est montrée tout aussi pessimiste, indiquant aux dirigeants des 27 réunis en sommet que les espoirs d’un accord avec Londres étaient « faibles ».
« L’hypothèse d’un ‘no deal’ a été pris au sérieux sur le marché des changes. La livre sterling a plongé jeudi face à l’euro à un plus bas depuis fin octobre, plombée par la perspective de plus en plus crédible de l’absence d’accord entre l’Union Européenne (UE) et le Royaume-Uni sur leur relation post-Brexit », commentait ce matin le bureau d’analyses Aurel-BGC.
Outre-Atlantique également, c’est l’impasse quant au plan de soutien à l’économie. Si le leader de la majorité républicaine Mitch McConnell s’est rangé aux côtés du secrétaire au Trésor Steven Mnuchin sur le plan de 916 milliards de dollars, les démocrates jugent ce programme insuffisant pour les chômeurs et restent attachés au plan bipartisan de 908 milliards de dollars.
Le vaccin anti-Covid de Sanofi et GSK prend du retard
Sur le front de la lutte contre la Covid-19, Sanofi (-4% à la clôture) a douché les espoirs. Le laboratoire pharmaceutique français et son partenaire GSK ont annoncé un retard dans le développement de leur vaccin en raison d’une réponse immunitaire insuffisante chez l’adulte. « Les résultats de l’étude ne sont pas à la hauteur de nos espérances », a reconnu Roger Connor, président de GSK Vaccines. Sa disponibilité est désormais attendue au quatrième trimestre 2021, soit bien plus tard que son concurrent Pfizer, qui est en passe de franchir une étape clé. Comme attendu, le comité d’experts indépendants auprès de la Food and Drug Administration, l’autorité sanitaire américaine, a voté en très grande majorité (17 voix contre 4) en faveur du vaccin développé par le groupe américain et BioNTech contre la Covid-19. La FDA devrait maintenant autoriser son utilisation d’urgence dans les prochains jours. Ce même comité d’experts s’exprimera jeudi 17 décembre sur le vaccin de la biotech Moderna.
Solutions 30 suspendu de cotation
Au chapitre des entreprises, Solutions 30 retient encore l’attention. Le titre de la société connu pour installer la fibre optique et les compteurs intelligents dans les foyers a été suspendu de cotation à la demande de la direction dans l’attente d’un communiqué. Jeudi, l’action avait chuté de 8,9% après un plongeon de 18,7% la veille sur fond d’accusations présentées dans un rapport évoquant des liens troubles entre l’entreprise et des personnes condamnées pour blanchiment d’argent. La direction de Solutions 30 a démenti, en vain… le fonds spéculatif Moody Waters demande des éclaircissements. Oddo BHF place sa recommandation sous revue en attendant d’en savoir plus.
De son côté, Mercialys (+3,57%) profite d’une note de Goldman Sachs, qui passe à l’achat. Credit Suisse passe à « surperformance » sur Alstom (-0,02%).