Publié le 4 sept. 2020 à 6:50
Année après année, le constat se vérifie : quels que soient leur région et leur secteur d’activité, les entreprises familiales sont globalement plus performantes que les autres . Depuis la création, en 2006, de son index « Family 1.000 » qui regroupe plus de 1.000 sociétés familiales, ou détenues par leur fondateur et cotées en Bourse, Credit Suisse observe chez elles une surperformance boursière moyenne de 370 points de base par an, en particulier en Europe et en Asie où elle dépasse, respectivement, les 470 et les 500 points de base par an.
L’origine de ces beaux parcours boursiers ? D’abord, une croissance appréciable. « Depuis 2006, la croissance du chiffre d’affaires généré par les entreprises familiales a été supérieure de plus de 200 points de base à celle des entreprises non familiales », détaille la banque. Elles ont également tendance à être plus rentables. « Les rendements moyens des flux de trésorerie sont environ 200 points de base plus élevés que ceux générés par les entreprises non familiales. »
Les investisseurs estiment généralement que les sociétés familiales ont une vision de l’investissement à plus long terme que les autres. L’analyse de Credit Suisse confirme cette intuition. « Elles ont des ratios d’endettement plus faibles, car elles financent davantage leurs investissements sur leurs ressources propres qu’en ayant recours à la dette. » Par ailleurs, elles accordent plus d’importance à la recherche-développement.
La pandémie de Covid-19, malgré l’impact important qu’elle a eu ces derniers mois sur les rendements et la volatilité des marchés actions , n’a pas stoppé cette dynamique. Selon le rapport « Credit Suisse Family 1000 : Post the Pandemic », les entreprises familiales ont surperformé de 305 points de base – ou 609 points de base annualisés – par rapport à leurs homologues non-familiales au cours du premier semestre 2020.
Mieux : dans chaque région, entre janvier et juin, elles ont généré une surperformance annualisée supérieure à leur moyenne à long terme. « Dans les circonstances exceptionnelles d’une pandémie mondiale, le modèle financier habituellement plus conservateur des entreprises familiales, fondé sur un endettement moindre et une forte génération de flux de trésorerie, a constitué un atout », précise Eugène Klerk, responsable Global ESG Research Product de Credit Suisse.
Un vent d’optimisme
Pour mieux comprendre les ressorts de cette résilience, Credit Suisse a adressé à 145 entreprises familiales et à 124 organisations non-familiales une série de questions complémentaires. Résultat : 79 % des premières déclarent avoir été impactées négativement par la pandémie, contre 70 % des secondes. 49 % des entreprises familiales interrogées anticipent ainsi une croissance de leurs revenus inférieure à 5 % cette année. « Bien que les entreprises familiales de notre enquête semblent s’attendre à une croissance inférieure aux entreprises non familiales, cela peut évoluer puisque 37 % d’entre elles prévoient de générer 10 % à 20 % de croissance au cours des trois à cinq prochaines années contre seulement 35 % des entreprises non familiales », nuance Credit Suisse.
Car les entreprises familiales se montrent plus optimistes, sur le long terme, que leurs homologues non familiales. « Les dirigeants d’entreprises familiales voient le Covid-19 comme le deuxième plus grand défi des cinq prochaines années, derrière la nécessité d’innover et de retenir les talents », complète le rapport. Pour preuve, les entreprises familiales ont eu moins recours au licenciement de leur personnel que les autres – à 46 % contre 55 %. 26 % d’entre elles, contre 19 % des sociétés non familiales, ont même décidé d’utiliser les fonds de l’entreprise pour garder leurs salariés pleinement employés, malgré l’impact négatif du Covid-19.