• Les analyses
  • Les données
  • Espace de discussion
  • L’équipe
  • Nos sponsors
05/07/2020 by Lucy

que se passe-t-il dans les abattoirs ?

que se passe-t-il dans les abattoirs ?
05/07/2020 by Lucy

En dépit des mesures préconisées par la MSA “pour éviter toute propagation du covid-19 en abattoir”, plusieurs foyers de contamination ont été observés dans des abattoirs industriels en France, comme c’est le cas dans d’autres pays.

Début mai, les Centers for disease control and prevention (CDC) aux États-Unis s’alarmaient déjà de l’existence de tels clusters. La découverte fin juin en Allemagne d’un gigantesque foyer de contamination dans le plus grand abattoir européen, avec 1 500 personnes contaminées pour un peu plus de 6 000 salariés, a ravivé les inquiétudes. Alors que l’Allemagne a dû reconfiner la population habitant à proximité de l’abattoir Tönnies, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, la question se pose de l’efficacité des mesures de prévention mises en œuvre dans ces milieux professionnels à haut risques.

Dans un communiqué commun du 24 juin, l’Académie de médecine et l’Académie vétérinaire recommandent de renforcer à la fois le contrôle des conditions de travail dans les abattoirs et la surveillance médicale des salariés.

Froid, humidité, métal

Un certain nombre de facteurs relatifs à l’environnement de travail des abattoirs sont avancés pour expliquer ces foyers de contamination. Le coronavirus Sars-CoV-2 aime l’atmosphère froide et humide des établissements d’abattage. “On sait aussi que le virus survit plus longtemps sur les surfaces métalliques, très présentes dans ces lieux de travail”, souligne Quentin Durand-Moreau. Professeur adjoint à l’université d’Alberta au Canada, ce médecin du travail a publié avec ses confrères un article sur les différents facteurs de risques de transmission du virus dans les abattoirs.

L’Académie de médecine précise de son côté que la propagation du virus dans les abattoirs est favorisée par les systèmes de ventilation et de nettoyage par eau pressurisée. “Le port permanent du masque est difficile, surtout dans ces espaces clos où le niveau sonore impose souvent de se rapprocher et de hausser le ton pour échanger entre collègues, ce qui favorise la transmission virale par gouttelettes de salive”, ajoute-t-elle.  

Et les masques peuvent être humidifiés, ce qui nuit à leur capacité de filtration. “Nos métiers sont très physiques, nos masques sont rapidement humides et sales”, signale Marie-Jeanne Meunier, élue CFDT au CSE de l’établissement d’abattage Cooperl Lamballe dans les Côtes-d’Armor, déplorant que l’employeur ait choisi de “fournir 4 masques lavables en tissu par salarié”, alors que le CSE avait “demandé la mise à disposition de masques chirurgicaux”.

Promiscuité

Tant l’Académie de médecine que les médecins du travail soulignent que les conditions de promiscuité rendent difficile le respect d’une distanciation physique, que cela soit dans le vestiaires, sur la chaîne de travail, ou lors des pauses.

La fiche de la MSA – qui fait partie des fiches diffusées par le ministère du travail – préconise pourtant de revoir l’organisation du travail afin de limiter les risques de propagation du virus (échelonnement des prises de poste, réduction des cadences…).

“Nous n’avons pas de marge de manœuvre, témoigne pourtant Marie-Jeanne Meunier. Les salariés sont toujours collés les uns sur les autres pour le pointage ou dans les vestiaires.” Dans un contexte très concurrentiel et de forte demande, il n’a visiblement pas été question de réduire le nombre de personnels sur site. “Les cadences n’ont pas été diminuées, nous avons même travaillé et produit encore plus que d’habitude pour remplir les magasins d’alimentation”, ajoute la représentante du personnel.

La CGT agroalimentaire bretonne a demandé une nouvelle organisation du travail dans les abattoirs, notamment une baisse des cadences, afin de garantir la sécurité des salariés.

Travailleurs précaires

À Cooperl Lamballe comme dans d’autres gros abattoirs, le recours à des intérimaires et travailleurs étrangers, le plus souvent recrutés en sous-traitance, est habituel. Marie-Jeanne Meunier indique que son entreprise ne pourrait tout simplement pas fonctionner sans eux. La barrière de la langue peut compliquer la compréhension et la mise en œuvre des mesures sanitaires. De plus, ces salariés intérimaires peuvent travailler dans plusieurs abattoirs.

L’Académie de médecine rappelle que ces salariés vivent souvent dans des conditions précaires favorisant les risques de contagion : hébergements collectifs avec forte densité humaine, logements précaires de familles nombreuses… Leurs conditions de transport, par bus notamment, sont aussi susceptibles de favoriser la diffusion du virus à l’intérieur de l’entreprise comme à l’extérieur.
L’Académie préconise de fait d’intégrer le personnel des abattoirs dans un programme national de dépistage du covid-19. L’élue CSE de l’abattoir des Côtes-d’Armor, confirme qu’“à la demande de l’ARS, l’entreprise devrait lancer début juillet une campagne de dépistage sur la base du volontariat”.

Source link

Previous articleMalgré des ambitions fortes, Deutsche Bahn craint le pireNext article Air France envisage 7.500 départs pour pallier la baisse durable d'activité

Leave a Reply Cancel reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Categories

  • Data
  • Dataset-sante
  • Ecrit par la team
  • Finance
  • Politique
  • Santé
  • Transport
  • Travail

Les actus du jour

La Cnil recadre l’utilisation de badgeuses photo14/09/2020
La Bourse sur la défensive, pétrifiée par les craintes de nouvelles mesures de confinement, Actualité des marchés13/09/2020
Le Covid-19 a barré la route des tribunaux12/09/2020

Vous pourriez être intéréssé aussi par

La Cnil recadre l’utilisation de badgeuses photo14/09/2020 La Cnil a mis en demeure plusieurs organismes qui avaient recours à des badgeuses photo pour contrôler l'activité de leurs salariés ou agents. La collecte obligatoire et systématique plusieurs fois
L’absentéisme des moins de 40 ans en progression12/09/2020 L’absentéisme des moins de 40 ans en progression10/09/2020A la une (brève)Selon la douzième édition du baromètre de l’absentéisme et de l’engagement réalisé par Ayming, en partenariat avec AG2R La Mondiale

Trouver des articles sur :

Nuage de mots :

datamining FTP hopitaux poumons radiographie respiratoire Ressources data science tests transport travail X ray

Secteurs

Les questions populaires du moment

  • Données sur les hopitaux en France asked by Lucy
  • Packages R et analyses des données COVID asked by Lucy
  • Règles générales asked by eva laude