Grâce à ces incitations, l’État espère voir 20.000 poids lourds de moins sur les routes en 2021, correspondant à 425.000 tonnes de CO2 émis en moins.
Investir dans le réseau
Jusqu’en juillet 2019, le “train des primeurs”, formé de wagons réfrigérés, transportait chaque nuit fruits et légumes produits dans les Pyrénées-Orientales vers le marché de gros de la région parisienne. La ligne devait être relancée fin 2019 vers la plateforme multimodale de Valenton, plutôt qu’à Rungis où la gare doit être modernisée, mais les clients ne se sont pas précipités.
Jean Castex, qui était accompagné du PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou, et des ministres Emmanuelle Wargon (Logement), Barbara Pompili (Transition écologique) et Jean-Baptiste Djebbari (Transports), a également dit vouloir développer le transport combiné rail-route, car “c’est l’avenir”. “Il faut aussi restructurer la gestion du fret ferroviaire, améliorer sa compétitivité”, a-t-il affirmé sans plus de précision.
Un des enjeux est la modernisation du réseau ferroviaire, auquel le gouvernement consacre “plusieurs milliards d’euros par an jusqu’en 2022”, selon Jean-Baptiste Djebarri.
D’accord sur ce constat, Ivan Stempezynski, président du Groupement national des transports combinés (GNTC), a demandé à Jean Castex de donner à SNCF Réseau, gestionnaire des voies, les moyens de ses ambitions. Pour lui, cette demande se justifie car “la qualité de service est le point névralgique et primordial, le prérequis des enjeux du développement du transport combiné rail-route. Celui-ci et le fret ferroviaire en France ne pourront se développer que si la ponctualité et la régularité du rail sont au moins égaux à la prestation route”. SNCF Réseau était censé consacrer cette année 6,2 milliards d’euros à la modernisation des 30.000 km de lignes françaises (5,7 md en 2019 et 5,1 md en 2018).
“Le GNTC salue et se félicite de ces annonces très positives pour l’ensemble de notre filière, qui viennent récompenser un important travail de mobilisation”. Il attend désormais le plan de reconquête du fret ferroviaire qui doit être “prochainement lancé dans la foulée des propositions du GNTC et de l’alliance 4F”.
La pandémie de Covid-19 a mis en évidence l’apport du ferroviaire, capable de déplacer beaucoup de fret avec peu d’hommes. “Les planètes n’ont jamais été aussi alignées”, jubilent les acteurs du secteur qui entendent bien profiter de l’ouverture.