Comment garantir que la poignée de la porte des toilettes ou du vestiaire d’une entreprise ou d’un entrepôt ne devienne source de contamination de tous les salariés ? Cette question prend une tournure toute particulière à l’heure où sonne l’heure du déconfinement. Outre la mise à disposition de gel hydro-alcoolique et de lingettes (les fiches du ministère du travail par type de métiers sont disponibles ici), de nouveaux produits sont apparus sur le marché.
La start-up française Skoon a commencé à commercialiser depuis début février sa poignée de porte autonettoyante destinée à équiper les lieux de collectivité. Le lancement a été décidé avant l’émergence de la crise du coronavirus et ce hasard du calendrier fait le bonheur de Philippe Chaussard, un ingénieur de Compiègne, qui a eu cette idée alors qu’il manipulait une poignée de porte plutôt poisseuse dans les toilettes d’un grand hôtel. Son innovation, appelée smart handle, connaît depuis un succès dopé par la crise sanitaire, surtout depuis qu’un laboratoire a certifié que le produit permettait de neutraliser le Covid-19. Le dirigeant indiquait à la mi-mars dans le Courrier Picard avoir reçu 1 300 précommandes.
500 manipulations
Cette poignée antivirus comprend une bague qui coulisse le long de la béquille métaliique en imprégnant un agent désinfectant et dégraissant entre chaque usage. L’alimentation se fait au moyen d’une pile 9V classique ou rechargeable. La bague se recharge au moyen d’un flacon applicateur injectant une dose permettant de tenir 500 manipulations. Les poignées, conçues et produites en France, sont commercialisées entre entre 200 et 500 € selon les matériaux utilisés.
Coudières
Une solution moins onéreuse, mais également moins pratique, est également proposée par Eric Loupiac, chef de projet à l’Icam de Toulouse (Institut catholique d’arts et métiers). Ses “coudières” sont destinées à se fixer sur des poignées existantes afin de permettre l’ouverture en s’appuyant avec le coude. Cette manipulation évite le contact de la peau et la propagation des microbes. Ce matériel, destiné en premier lieu aux structures de soin, a été testé avec succès à la clinique Pasteur de Toulouse. Les poignées peuvent se fabriquer à l’aide d’une imprimante 3D grâce à des plans libre d’accès. L’Icam songe également à un processus d’industrialisation et propose un formulaire de précommande.