La Bourse de Paris est à l’arrêt, le Cac 40 évoluant autour de ses niveaux de clôture de la veille ce mercredi (+0,07% à 4.940,93 points), mais dans un volume d’échanges très restreint de 468 millions d’euros. A Wall Street, les grands indices pourraient encore gagner un peu de terrain en ouverture, les contrats futures progressant de quelques points, au lendemain de nouveaux records inscrits par le S&P 500 et par le Nasdaq Composite. Mais l’envie n’y est pas vraiment.
Si Amazon a grimpé de 4% mardi, Alphabet, maison mère de Google, de près de 3% et Netflix de 2%, c’est en effet pour leur étiquette « confinement », qui témoigne des craintes actuelles des opérateurs concernant la crise sanitaire. En témoigne aussi, à Paris, le repli de plus de 4% du gérant de centres commerciaux Unibail-Rodamco-Westfield, ou de 2% d’une autre foncière, Mercialys. Car les contaminations continuent d’aller bon train, outre-Atlantique comme dans le monde, avec les craintes de voir l’économie mondiale tourner au ralenti durant plusieurs années encore.
Les Etats-Unis ont enregistré 520 morts supplémentaires dus à l’épidémie du coronavirus en 24 heures, portant le total de décès à 169.870, a annoncé mardi les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), qui ont comptabilisé 40.117 cas de Covid-19 supplémentaires par rapport au précédent décompte. C’est un peu moins que la veille, mais le nombre d’infections dépasse maintenant les 5,2 millions…
Nouvelles restrictions dans le monde
A l’échelle mondiale, la pandémie a maintenant entraîné la mort de près de 775.000 personnes depuis la fin du mois de décembre, pour près de 22 millions de cas d’infection recensés dans 196 pays. Les restrictions se durcissent ainsi logiquement dans de certains pays. Le Liban a décidé de reconfiner, la Corée du Sud ferme à partir de ce mercredi les entreprises jugées à risque, Malte ses discothèques… En France, alors que le nombre de nouveaux cas a encore dépassé les 2.000 au quotidien, le port du masque deviendra obligatoire en entreprise le 1er septembre, sauf dans les bureaux individuels, a annoncé la ministre du Travail, Elisabeth Borne.
« Le retour à de nouvelles restrictions sanitaires pourrait mettre en péril la reprise économique et mettre à rude épreuve la confiance, déjà ternie, des consommateurs et des entreprises, explique Milan Cutkovic, analyste de marché pour AxiCorp. Les gouvernements européens et l’Union européenne subiraient également des pressions pour prendre de nouvelles mesures économiques ».
Autour des 4.950 points, l’indice phare, à Paris, perd plus de 17% depuis le début de l’année. « D’un point de vue technique, le Cac 40 revient au contact du biseau haussier duquel il est sorti par le bas après un échec à franchir le sommet intermédiaire de juin, explique Alexandre Baradez, stratégiste marché chez IG. Pour avoir un sentiment plus haussier sur le Cac 40, il serait bon qu’il réintègre le biseau et vienne tester le Fibonacci 61,8% (qui a bloqué l’indice en juillet) avant d’attaquer le sommet de juin. »
Les rendez-vous du jour sont américains
Concrètement, « la phase latérale de juin à août serait potentiellement interprétée comme un ‘range’ dont on projetterait la hauteur, après franchissement des 5.200 points, pour définir l’objectif suivant, c’est-à-dire 5.700 points. Tant qu’un retour sur le haut de cette zone de consolidation de juin-août n’est pas observé, il convient de rester prudent car l’absence de momentum plus haussier dans les jours qui viennent pourrait commencer à faire douter les opérateurs avec risque de retour sur le bas de la zone à 4.700 points. »
L’agenda du jour est encore très américain, avec deux rendez-vous : les traditionnels stocks hebdomadaires de pétrole du département de l’Energie (à 16 heures 30) et le compte-rendu (ou minutes) du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale du 29 juillet (à 20 heures).