Pour les économistes, cela ne fait pas un pli : la recrudescence des cas de Covid-19 en Europe constitue la plus grande menace pour la reprise économique. C’est ce que révèle un sondage réalisé par Reuters. Les experts s’inquiètent des retombées de la crise sanitaire sur la croissance et l’inflation, les deux indicateurs qui sont, selon eux, les plus susceptibles de réserver « davantage de surprises négatives que positives » au cours des prochains mois. Aux Etats-Unis, aussi, la question de la reprise est sur toutes les lèvres. Si la Fed a maintenu sa politique de taux zéro jusqu’en 2023, au moins, elle n’a pas annoncé les mesures de soutien supplémentaires tant espérées par les investisseurs. Résultat, en Bourse, les opérateurs ont le moral dans les chaussettes.
A la clôture, le Cac 40 abandonne 1,22%, à 4.978,18 points, dans un volume de transactions plus étoffé que ces derniers jours, à près de 9 milliards d’euros. C’est conséquence directe du phénomène des quatre sorcières, qui marque l’arrivée à expiration des options et contrats à terme sur les actions et les indices.


Outre-Atlantique, le Dow Jones recule de 0,17%, le Nasdaq Composite de 0,84% et le S&P 500 de 0,53%.
« L’incertitude demeure à l’approche des élections américaines… Les tensions entre la Chine et les Etats-Unis continuent de s’immiscer et, pour couronner le tout, il y a maintenant les incertitudes sur la façon dont la reprise va s’installer en l’absence de nouvelles mesures de soutien aux Etats-Unis », résume Shane Oliver, chef économiste chez AMP Capital.
URW entraîne Klépierre dans sa chute
Du côté des valeurs, Euronext s’est adjugé 4,28%. La plateforme paneuropéenne, qui gère notamment la Bourse de Paris, est entrée en négociations exclusives avec le London Stock Exchange (LSE) pour lui racheter Borsa Italiana, l’opérateur de la Bourse de Milan.
Les valeurs technologiques sont également entourées alors que le suédois Ericsson projette d’acquérir Cradlepoint, fournisseur de solutions de réseaux étendus sans fil (WAN), sur la base d’une valeur d’entreprise de 1 milliard de dollars. Worldline a gagné 1,7% et Soitec 3,81%.
A l’inverse, Unibail-Rodamco-Westfield a encore dévissé de 10,53% au lendemain d’une chute de 10% consécutive à l’annonce d’un plan de renflouement, qui comprend une augmentation de capital de 3,5 milliards d’euros. Son concurrent Klépierre a également « trinqué » (-9,55%), le marché redoutant une opération comparable de sa part. Mercialys (-10,69%), Icade (-6,61%), Covivio (-3,23%) et Gecina (-2,46%) ont eux aussi vu rouge.
L’annonce par CaixaBank du rachat de Bankia n’a pas enflammé le secteur bancaire européen, dont l’indice Stoxx 600 a terminé en repli de 2,1%. BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale ont perdu entre 3,2% et 2,3%. A Madrid, Bankia a lâché près de 4,5% et CaixaBank près de 2%.
C.P.