La Bourse de Paris gagne quelques points, dans l’attente de nouvelles mesures de soutien de la BCE face à un environnement économique plombé par les restrictions imposées par la crise sanitaire. Les anticipations sont cependant si fortes que la banque centrale devra faire preuve d’imagination pour surprendre. La prudence est donc de mise, comme en atteste la faiblesse des volumes avec à peine 800 millions d’euros échangés sur les valeurs du Cac 40. Une réserve par ailleurs alimentée par l’absence d’avancée entre Londres et Bruxelles sur l’avenir de leurs relations commerciales, comme dans les discussions sur un paquet de soutien budgétaire du Congrès américain.
A 12h15, le Cac 40 prend 0,29% à 5.563,03 points. Ailleurs en Europe, le Dax de la Bourse de Francfort grappille 0,09%, tandis que le Footsie londonien prend 0,49% grâce au repli de la livre sterling face au dollar. Le contrat future décembre sur indice Dow Jones est en hausse de 0,19%.
La BCE au pied du mur
La BCE doit annoncer sa décision monétaire à 13h45, mais les marchés scruteront surtout le communiqué à la recherche d’un relèvement et d’une prolongation de son programme d’achat d’urgence pandémique, le fameux PEPP. Actuellement doté de 1.350 milliards d’euros, ce plan devrait être renforcé d’environ 500 à 650 milliards et sa durée prolongée jusqu’à la fin 2021, voire la mi-2022. Les TLTRO (opérations de refinancement à long terme), destinées aux banques, devraient également être renforcées. Les nouvelles prévisions économiques de l’institution seront, elles aussi, surveillées. A suivre, enfin, les commentaires de Christine Lagarde sur la récente progression de l’euro face au dollar, qui renforce les pressions déflationnistes.
Prolongation des discussions sur le Brexit
Toujours en Europe, Ursula von der Leyen et Boris Johnson sont tombés d’accord pour reconnaître que les discussions entre l’Union européenne et le Royaume-Uni devaient se poursuivre faute de progrès. Une décision « ferme » devra être trouvée d’ici dimanche sur l’avenir des relations commerciales entre Londres et Bruxelles. Les deux parties ont reconnu que des divergences importantes demeurent à l’issue de trois heures de discussions « franches » entre le Premier ministre britannique et la présidente de la Commission européenne. C’est également aujourd’hui que s’ouvre un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement européens de deux jours, essentiellement consacré au budget 2021-2027 et au plan de relance de 750 milliards d’euros proposé par la Commission, qui avait été rejeté par la Hongrie et la Pologne car conditionné au respect de l’état de droit. Un déblocage serait en vue après un compromis accepté par Budapest et Varsovie.
Enfin, un comité de la Food and Drug Administration (FDA), l’autorité sanitaire américaine, doit se réunir dans la journée pour étudier la demande d’autorisation d’urgence du vaccin contre la Covid-19 de Pfizer et BioNTech. Un feu vert est espéré après les conclusions favorables de la FDA sur l’analyse des données sur l’efficacité et l’innocuité du vaccin. Après le Royaume-Uni et Bahreïn, le Canada est le troisième pays à avoir approuvé le vaccin de Pfizer-BioNTech. L’Union européenne doit se prononcer vers la mi-décembre.
Total en soutien, STMicro et Renault dans le rouge
Toujours aux Etats-Unis, AirBnB fait son entrée sur le Nasdaq ce jeudi. La plateforme de location de logements compte lever près de 3,5 milliards de dollars. Le groupe et ses actionnaires ont vendu environ 52 millions d’actions au prix unitaire de 68 dollars, selon des sources citées par Bloomberg, contre une fourchette indicative comprise entre 56 et 60 dollars (et 44 à 50 dollars auparavant). L’IPO valorise l’entreprise 47,3 milliards de dollars.
A Paris, STMicroelectronics perd encore 1,8% au lendemain de l’abaissement de ses prévisions à moyen terme. Le groupe a notamment reporté d’un an, à 2023, son objectif de chiffre d’affaires de 12 milliards de dollars.
Solutions 30 poursuit également sa glissade avec une chute de 15,3% après un plongeon de 18,7% mercredi. Le groupe ne parvient apparemment pas à rassurer malgré son démenti aux informations évoquant des liens avec des personnes condamnées pour blanchiment, ainsi que des erreurs comptables.
Renault cède 2,4% sous l’effet de prises de bénéfices après un gain de près de 4% mercredi.
Total s’apprécie de 1%, soutenu par la progression des cours du Brent à plus de 49 dollars, et ce en dépit d’une augmentation quasi record des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière. Le marché joue la reprise grâce au vaccin et à un relèvement progressif de la production de l’Opep.
Danone engrange 1,7%, dans le sillage du Stoxx 600 de l’alimentation-boisson, qui, jugé défensif, signe la meilleure performance sectorielle en Europe avec un gain de 1,1%.
Peugeot est stable. Le groupe familial Peugeot a annoncé avoir renforcé de 2% sa participation au capital de Peugeot SA pour la porter à 14,38%, ce qui lui accorde 19,36% des droits de vote, à l’approche de la fusion entre le constructeur français et l’italo-américain Fiat Chrysler Automobiles (FCA).
L’Oréal monte de 0,5%. Deutsche Bank a relevé sa recommandation sur le titre du groupe de cosmétiques de « conserver » à « achat ». Parmi les autres notes d’analystes, Oddo BHF a réitéré sa recommandation à « achat » sur Alstom (+2%) pour viser 52 euros.